Hello,
le shape est juste fou, digne des plus belles vagues d'indo... Ca laisse songeur.
Pour moi c'est certainement un délire très sympa à faire entre potes, du genre "ahahah la tole qu'il vient de bouffer...".
Pour quelqu'un comme mon fils Malo, 14 ans, c'est juste le paradis descendu sur terre.
Je pense que l'éclairage qui est fait par les vieux de plus de 20 ans est totalement biaisé par un logiciel inadéquat. Il n'y a qu'à écouter l'interview d'un coach connu de la Fédé qui a buzzé récemment pour constater la rupture générationnelle. Son discours est plus proche du Cercle des Poetes disparus que du surf du CT : le surf c'est la rencontre entre la vague et l'homme, le hasard de la foudre qui frappe au bon endroit...
Ok, mais il va jusqu'à dire que la reproduction de moves en bassin n'apportera aucun bénéfice en milieu naturel. Et c'est là que tout bascule car le discours sympathique sur la poésie du surf dans la nature qui donne naissance à la performance en prend un coup dans l'aile car cela supposerait que toutes les répétitions et préparations hors situation réelle sont inutiles... Dites ça à la Nasa, à n'importe quel sportif de haut niveau, aux surfeurs pros qui répetent les tricks sur trampoline, et en tow out etc... Clairement ce discours qui pourrait charmer les nostalgiques, doit effrayer les jeunes loups.
Car quoi de mieux pour un gamin mordu de surf qu'une vague disponible et paramêtrable ? Combien de reverses envoyés en une heure de surf naturel Vs une heure de surf en bassin ? Combien de corrections d'attitudes possibles ?
Vous avez déjà joué aux fléchettes ? Lorsque vous tirez dans le mille il faut tirer la suivante immédiatement pour garder l'empreinte du geste parfait. En surf c'est pareil.
Dire que le bassin retire au surf sa vraie nature est faux. Le bassin c'est le bassin. La nature c'est la nature. Comment font les nageurs en eau libre ? Ils sont privés de piscine ? Ca m'étonnerait. Ils ont des objectifs et donc des entrainements ciblés qui vont faire appel à tous les moyens à leur disposition.
Ce que change le surf en bassin c'est le rapport entre l'argent et le surf. On arrive à l'apothéose du surf business. Oui c'est vrai. Les vagues privées par des resorts ont amorcé le mouvement, les surf guides qui vous filent la prio ont poussé le truc un peu plus loin et le bassin finit de faire rimer surf et dollars.
Ce que l'on constate dans les écoles, de kite notamment, c'est que de plus en plus de gens veulent glisser quelques jours par an. C'est la clientèle planche en mousse. De la consommation pure, pour le plaisir éphémère d'avoir surfé. C'est super et les bassins vont apporter à ce marché un potentiel décuplé.
Si je doute totalement de la rentabilité actuelle d'un bassin, je n'ai aucun doute sur l'inventivité des hommes pour amener ce concept à un équilibre bénéficiaire.
Là où je rejoins les poètes du surf, c'est sur la face essentielle du surf qui est la relation à la nature. L'émerveillement devant un coucher de soleil au peak n'aura surement pas le même goût en piscine.
Quid de la consommation d'énergie d'une piscine Vs des billets d'avion trois fois par an pour aller vivre le mythe du surf ?
Il faut de tout, et ces bassins apportent un booster de performances pour la jeune génération.
Et quoi de mieux que le surf en bassin pour apprendre les règles de priorités :
- contourner la zone de surf
- et attendre son tour.
Have fun