La fin du SUP de race?

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coolas
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La fin du SUP de race?

Message par coolas » mar. févr. 26, 2019 4:40 pm

Il semble que les compétitions de SUP sur plat sont en train de mourir brutalement. Un long post de supracer.com (site spécialisé dans les courses de SUP) raconte:

http://www.supracer.com/burnt-out/
It happened almost overnight. The industry suddenly woke up and realised there wasn’t nearly as much money in SUP as everyone thought [...] In the space of 10 days I lost five major sponsors
J'ai aussi lu que la compétition en SUP, ça va un temps, mais on ne fait pas ça toute sa vie. Faire du SUP pour se faire plaisir, oui, que ce soit sur le plat, en ballade, en vagues, en downwind, ... on sera accro pour la vie. Mais la scène compète sur le plat semble morte, du moins toute son économie "Kermessienne".
2019: 7'3" Fatal 105L, Alley 7'8" 105L & 8'1" 120L, Zero 9'0" 115L
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Mico sup
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Re: La fin du SUP de race?

Message par Mico sup » mar. févr. 26, 2019 10:15 pm

il y a moins de compet et événements depuis quelques mois ne serait qu'au niveau régional d'après un pratiquant assidu que je connais et il semble que le calendrier français de cette année soit beaucoup moins fourni. Y a t il un rapport avec les batailles de fédérations l'année passée pour le sup?
Pagaie carbon pro 7", Curve 7'6 xtr 2016 greenpoxy, longboard single 9'2x23x3, Karamba 6'3 PU 2018, short 5'10*20*2.38 / 1.74m 70kg

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Re: La fin du SUP de race?

Message par coolas » mer. févr. 27, 2019 8:30 am

Je ne sais pas. Il y a peut être simplement un "effet windsurf": marketing intense des sponsors des courses + élitisime des pratiquants ("si tu n'as pas la même board que le top mondial, c'est pas la peine de s'aligner", enfin c'est ce qui ressort de ma lecture des forums) + prix démentiel du dit matos, et fragilité lors de compètes encourageant les chocs aux bouées et malmener sa planche au bord. Une catégorie monotype gonflable aurait-elle pu aider?

Et aussi, je n'ai pas l’impression que se soient mis en place des structures pour créer un vivier de pratiquants jeunes. Je connais La Cigale à Ste Maxime qui fait ça, mais j'ai l'impression que c'est super rare. Or ce sport est cher pour un ado, et nécessite une voiture si tu n'as pas de club... et même sans être un ado, en faire tout seul dans son coin, c'est pas top pour rester motivé des années.

En planche à voile, on avait eu dès le début toutes les structures de la Fedé de voile qui savait organiser des régates du dimanche partout, et un réseau d'écoles de voile. Peut être que la fédé de canoë/kayak aurait du prendre en main le SUP race?

Mais ce sont juste des suppositions, je n'ai jamais fait de race.
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Re: La fin du SUP de race?

Message par Penboc'h » mer. févr. 27, 2019 10:39 am

+1 avec Colas,

Le prix du matos de Race est absolument démentiel, assorti d'un marketing très poussé avec lequel les marques se tirent, à mon avis, une balle dans le pied. Comment un club pourrait se permettre de proposer des planches performantes qui ne soient pas détruites en une saison ?
La dimension fun, ludique a parfois été trop mise de côté dans les événements (parcours réduits, downwinds faciles, lots pour tout le monde, etc.).
Et puis, le profil des participants - amateurs - des courses et autres championnats poussait également vers l'élitisme, puisqu'on y retrouvait pas mal d'anciens triathlètes, adeptes du trail ou kayakistes/aviron : que des mecs/filles habitués aux entraînements structurés, à la recherche de la performance. Le gap avec le pratiquant lambda me semble grand.
Et enfin, je serais curieux de connaître les chiffres de ventes de planches de race par rapport aux autres modèles.

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Re: La fin du SUP de race?

Message par Ours » mer. févr. 27, 2019 12:50 pm

Hello,

le SUP c'est d'abord du surf. Une grosse board facile qui permet de prendre tout et n'importe quoi qui va aider les non surfeurs à se faire plaisir dans les vagues et offrir un complément efficace dans les conditions bof bof aux surfeurs.
Ca c'est l'intérêt numéro 1 du SUP.

En second plan arrive la rame. L'usage de la pagaie est passionnant. A la fois dans les vagues car il permet de remuer une très grosse planche ; et sur le plat pour prendre plaisir à la rame.
Ramer est l'intérêt numéro 2 du SUP.

Alors soit on surfe, soit on se balade, soit on fait de la race.
On pourrait analyser ces trois formes de pratiques ainsi :
Surf : production artistique.
Balade : contemplation et fitness sympa.
Race : performance mesurée / chronométrée.

Dans le Surf comme dans la Balade, le plaisir est immédiat car il est procuré par l'action. Dans le cas de la race, on est plus dans un plaisir lié à un objectif, donc un plaisir différé dans le temps.
Je pense que c'est un élément à prendre en compte dans la motivation de chacun.

Il est donc clair que sans un but fort, la race perd l'essentiel de son intérêt. Il lui reste une glisse et une rame ultimes, mais sans objectif. A contrario, avec de gros events, une pyramide de compétitions sélectives, et des sponsors généreux, la race trouve tout son sens car elle aspire une dynamique individuelle et collective motivante.
On pourrait résumer en : je veux bien m'entrainer dur pendant des mois et des mois, mais il faut que ça paye. Par un titre, une récompense, une renommée etc...

Par nature l'élitisme met à l'écart les profils communs. A l'inverse, les pratiques sans rassemblement élitiste attirent les profils communs. Tout le monde n'a pas forcément envie d'être comparé à celui d'à coté, pointé du doigt, décortiqué dans tous ses défauts etc... Donc les pratiques "libres" sont bien plus attirantes pour les gens qui font du SUP pour le plaisir immédiat.
L'élitisme est une mécanique de tri. Ce tri sélectif vise à éliminer certains pour magnifier les autres. Tout le paradoxe réside dans la nécessité d'avoir des mauvais pour créer des bons. Sans mauvais, personne n'est reconnu comme bon.
Alors la machine compétitive doit savoir faire venir et rester les mauvais. Pas simple comme challenge !

Toutes les tentatives pour limiter l'élitisme sont un échec. Brider le matériel, les formats de course etc, c'est à chaque fois un échec à court ou moyen terme.

Je pense qu'il faut réintroduire du lien entre les activités à plaisir immédiat et les activités élitistes. Entre une Chip et une planche de Race full carbone, il y a un lien : le temps sur l'eau, la distance, la nature, les amis, faire de l'exercice etc...
C'est en basant l'organisation d'un sport sur une pyramide des atouts que l'on crée une filiation dans les motivations. (Je commence par du gonflable tranquille et un jour je fais de la race, de la balade et du surf).

Cloisonner les facettes d'un sport est une erreur je pense.

Et il ne faut pas négliger l'aspect médiatique. People needs to be wow ! Ok mais avec un sport qui est par définition un complément du surf dans les conditions médiocres, on fait comment ???
La première solution est de montrer le SUP dans des conditions extrêmes : vagues hyper creuses, races hyper rudes.
La deuxième solution est de montrer le SUP à son meilleur niveau dans les conditions qui l'ont fait naitre.

J'ai vécu ça longtemps avec le longboard. Dans les années 70/80, c'était ringard. Puis en 90 on a modernisé à l'extrême la performance en planche longue avec des Rusty Keaulana par exemple.
Avec le temps, le single fin est revenu tout naturellement :
1/ parce que les performances des longboards modernes saturaient face au shortboard.
2/ par volonté de se différencier, de vivre autre chose, de revenir à l'essentiel, certains ont apprécié les gros logs.
Et c'est là que le SUP fera sa mue : il reviendra vers sa nature quand il passera dans les mains de ceux qui auront le talent pour montrer la beauté de sa raison d'être.

Merci.
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Re: La fin du SUP de race?

Message par coolas » mer. févr. 27, 2019 2:35 pm

Intéressant... du coup, avec ta culture du monde surf, est ce que finalement il n'y a pas la même dualité entre SUP récréatif et SUP de race que entre surf dans les vagues et paddleboard? Il y a des pratiquants réguliers du paddleboard, avec des compètes et du matos spécifique, mais c'est un marché minuscule il me semble. Un peu comme les triathlons...

Et s'il faut le SUP race va tendre aussi vers un tel marché de niche, réel, mais incapable de soutenir un business tel que l'ont fantasmé certaines marques de SUP?
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Re: La fin du SUP de race?

Message par Ours » mer. févr. 27, 2019 7:15 pm

Hello,

à partir du moment ou 20% à 50% d'une flotte sur une course ne paye pas son matos, il faut que les autres payent pour eux. Est ce un business rentable ? Oui si le prix officiel est suffisant pour supporter ces couts.
Il appartient à chacun d'accepter ce "jeu".

Merci.
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Re: La fin du SUP de race?

Message par Jean-Yves » ven. mars 01, 2019 3:39 pm

C'est surement le cas au niveau international. Pour le niveau national, c'est encore très vivant je trouve ( cf. calendrier de Gaëtan Séné : https://calendar.google.com/calendar/em ... gcA4XZeBOI ).

Je ne suis pas fana de la race en flat mais je constate que les gens prennent encore du plaisir ( il y a encore beaucoup de plaisir pour les petits challenges par catégories, entre potes ou pour soi-même ) sur des courses de flat.

A la Kelt Ocean Race, lorsque nous avons quitté la coupe de France, nous n'avons pas constaté de baisse au niveau des inscriptions. Preuve que si le format correspond aux envies des coureurs cela draîne toujours du monde.
cloud 666, karmen FSP 7’11, NFA 10’ WCKF 14' f-one DW
gong carbon racing, gong carbon curl, pagaie bois custom, gong pro 7'
https://www.facebook.com/Kelt-Ocean-Clu ... 535410948/

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Re: La fin du SUP de race?

Message par Fred06 » lun. mars 04, 2019 12:14 pm

Alors la machine compétitive doit savoir faire venir et rester les mauvais. Pas simple comme challenge !
Je suis d'accord avec cette phrase, et ça montre bien en quoi la compétition est une machine à dégoutter, voire à détruire les pas doués, qui pourtant prennent du plaisir dans l'activité physique.
Je pense qu'il faut réintroduire du lien entre les activités à plaisir immédiat et les activités élitistes.
Je pense tout à fait le contraire. On nous fait assez croire gamin que le sport se résume au sport de compétition. Essayez d'inscrire votre enfant à un club qui n'est pas affilié à une fédération et qui ne fait pas de compétition. Il n'y a qu'à voir comment son structurées les fédérations: ce sont des machines à sélectionner les futurs compétiteurs internationaux, aux frais des pratiquants lambda, grâce au chantage suivant: "si tu ne te licencie pas, pas de site de pratique" (c'est valable aussi bien pour les sports de plein air où il y a des sites à défendre et parfois à aménager, que pour les sports de salle ou de stade où il faut avoir un "créneau". Et on ajoute souvent: "pas de licence, pas d'assurance" (souvent à tord car les assurance habitation couvrent la plupart des sports).

Je suis beaucoup plus pour le modèle du club local, non affilié à une fédération, qui défend la pratique quotidienne de loisir.

Donc que le SUP de race soit en perte de vitesse, c'est une mauvaise nouvelle pour les quelques un qui en vivaient et une bonne nouvelle pour tous les autres pratiquants. Chez moi j'ai déjà entendu un compétiteur se plaindre parce qu'il y avait des vagues, c'est dire à quelle point on s'est éloigné de la pratique initiale.

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