Choisir sa planche de SUP

Comment choisir sa board ?

La longueur :

Elle facilite la rame tout en augmentant la glisse et l’inertie en surf. En dessous de 9′, les debuts sont plus complexes car la planche vire au moindre coup de pagaie et l’équilibre est compliqué pour un novice.

Les grandes questions sont :
Avez vous de la place pour ranger et transporter votre planche de Stand Up Paddle ? Une 9′ rentre partout, une 7′ passe dans une Polo, et une 12′ demande un garage et des barres de toit.

Voulez vous surfer cool ou radical ? En dessous de 9′ les planches sont très vivantes alors qu’au dessus de 10′ elles sont super cools.

Une planche plus longue (11′ et plus) augmente aussi les rayons de courbes, d’où la nécessité de la cabrer dans certains virages. Cela demande une technique spécifique qui s’apprend pas à pas mais cela offre aussi une glisse incomparable. Une grande longueur permet aussi de partir très tôt tout en ramant sans trop d’efforts une fois que la planche est lancée. Il est donc fondamental de garder de la longueur lorsque vous débutez.

Une planche plus courte permet des virages plus courts, voir de casser les courbes pour une conduite plus trash. C’est un autre style de surf, très dans la poche de la vague, en recherche d’énergie pour mieux la bruler.

Avec un bon niveau, la longueur n’est pas un très gros souci même si elle ralentit les virages. Elle apporte de la stabilité et permet de rider n’importe quelle taille de vague ce qu’une petite planche ne permet pas car elle sera plus exclusive sur son programme.

Les planches très petites, appelées shortSUP, ont une vitesse de rame très faible. L’équilibre à la rame est précaire car il combine la gestion de l’instabilité AV/AR en plus de babord/tribord. C’est ce qu’on appelle un équilibre en 3D. Mais en prenant le bon volume et de la largeur, on peut envisager de SUPer ce genre de planche sans être champion. Elles sont ultra réactives, marrantes, hautes performances, et transportables.

La largeur :

Avec l’épaisseur, elle conditionne l’équilibre et la portance mais aussi la maniabilité.

Vous devez vraiment embarquer de la surface et du volume pour tenir debout. La pagaie rend cette largeur importante totalement transparente en surf car en allant vous appuyer sur la pagaie dans les courbes vous mettez des angles importants entre l’eau et la planche de Stand Up Paddle. Une très grande partie de la largeur est hors de l’eau donc. Mais cette largeur vous apporte un confort incroyable. Mieux vaut en avoir trop que pas assez.

Une planche de SUP de 27” est une planche dite étroite. 30” est une planche “normale”. Une planche de 33″ est dite “large”. Ce sont des bons repères. Mais on peut aller très en deça ou au delà selon les besoins des programmes et des utilisateurs.

En effet, une planche étroite va vite généralement. A la rame c’est flagrant et plus la longueur est courte plus c’est flagrant. Mais en surf, ça n’est pas si simple. Dans des vagues très rapides, une planche étroite est indispensable. Mais dans des vagues normales ou molles, la largeur génère de la portance et donc de l’accélération. Le préjugé sur la largeur qui casserait la vitesse est infondé dans 95% des sessions.

La réflexion est identique dans le rapport de la largeur avec la maniabilité. Bien souvent une planche large est plus maniable qu’une planche gunny. La largeur offre des appuis excentrés qui peuvent augmenter la maniabilité si vous êtes en mesure de la dompter.

L’outline :

Cette courbe extérieure de la planche de Stand Up Paddle reprend les éléments de longueur et largeur mais la manière dont le shapeur va joindre les 4 “coins” de la planche va tout conditionner.

On utilise souvent les données OFO (one foot off), mesures de la largeur à 30 cm de l’avant et de l’arrière. Cela donne de bons repères sur la courbe de l’outline.

Mais en SUP, la pagaie permet de mettre de l’angle à la planche. Du coup, les courbes se font pratiquement sur le tranche. Le tiers arrière de l’outline fait donc souvent office de rocker. En conséquence, une forte différence entre le maitre bau (largeur maxi) et le OFO arrière mais aussi le tail donne une planche très vive dans les courbes. Elle va vraiment tourner très court. Revers de la médaille : elle sera difficile à controler. Un tiers arrière plus”droit”, “carré” sera moins maniable en courbes mais plus puissant.

En effet, plus le tail est large compartivement au maitre bau, plus la planche plane tôt et accélère fort. Ce sont des planches dites puissantes avec beaucoup de pied arrière. De même, un nose pincé sera plus maniable car il y aura moins de longeur de rail dans l’eau dans les courbes. Par contre, il marchera moins bien pour les noserides mais sera plus rapide à la rame…
Notez que l’outline conditionne beaucoup le row effect. Une planche carrée en a très peu, une planche ronde tourne sur place.

L’épaisseur :

L’épaisseur maximum est une donnée importante. Une planche de Stand Up Paddle de moins de 4” d’épaisseur est une planche fine.

Plus important encore est la répartition de cette épaisseur. Une planche très domée (au pont en forme de dome) sera souvent maniable mais très instable. A l’inverse, une planche au pont plat sera généralement super stable mais très drivée en en demande d’appuis puissants.

Pour avoir un repère, sachez qu’une board plate d’un pouce plus fine au maximum qu’une planche domée est aussi stable en général.

Notez que la répartition de l’épaisseur dans la largeur est très importante donc mais la répartition dans la longueur est aussi cruciale.

En effet, une planche qui a peu de volume au tail est souvent maniable et contrôlable. A l’excès, c’est aussi une planche qui sera très sensible aux mouvements d’eau dans les phases d’attente à l’arrêt. Un déséquilibre trop grand dans la répartition des volumes sera vecteur de comportement parasites et souvent cette planche se révélera mauvaise et brusque.

Le courant, toujours présent au peak mais rarement décelable en surf, va venir prendre l’arrière de la planche de SUP s’il est immergé et déséquilibrer le rider. Attention, un arrière trop épais rend la planche facile et moins sensible mais presque impossible à faire tourner.

Le scoop :

Il faut être vigilant sur la ligne de scoop (la banane) des SUP. Il n’est en effet pas rare de voir des scoops absolument inefficaces.

Souvent, les idées de départ sont bonnes mais elles dérivent parfois. Par exemple, il n’est pas rare de voir des boards de SUP avec une grosse spatule avant. La fonction théorique est de mieux passer les vagues. C’est une erreur. Trop de scoop à l’avant offre une surface plus verticale à la vague et donc plus de prise. La planche va donc buter dans la vague.

De bonnes idées poussées trop loins amènent souvent à de lourdes erreurs.

Un scoop doit être harmonieux et surtout en lien avec tous les autres paramètres du shape.

Le volume :

La flottabilité est une donnée connue grâce à un certain Archi…

Mais l’expérience en SUP montre que nous faisons sans cesse de petites erreurs qui grèvent la flottabilité. Le plan d’eau est rarement comme un billard et chaque défaut de surface vient lui aussi grèver la flottabilité.

La règle veut que pour flotter la valeur absolue du volume soit supérieure à la somme des VA du poids du SUPer et du poids de la planche.

On conseille de prendre un bon 10L de plus que cette règle pour les cadors et un bon 20L de plus pour les expérimentés. Pour les débutant : 40L mini d’extra de volume.

Notez quand même que l’eau sur la planche de Stand Up Paddle la stabilise beaucoup. Notez aussi qu’une largeur importante gomme les erreurs. Ces deux éléments permettent de prendre le minimum de volume avec soi.

Bref, adressez vous a de vrais connaisseurs, des gens passionnés. Fuyez les baratins commerciaux, les gadgets et les solutions miracles. Un vrai shapeur n’a pas besoin de ça pour vendre ses créations.

Advisor : Patrice Guénolé et GONG Surfboards.

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